1000 jours pour protégez les bébés des polluants environnementaux

Luc Baillet Luc Baillet
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Engagée depuis 2018, l’association Itawa s’est donnée pour mission d’agir pour le quotidien des bébés et des enfants, exposés, sans que nous en ayons conscience, à de nombreux polluants dans leur environnement : jouets, alimentation, produits d’entretien, produits d’hygiène…mais aussi mobilier, peintures…etc

L’immaturité de leur organisme et leurs comportements spécifiques, comme le fait d’être au sol et de tout porter à la bouche, augmente leur exposition aux substances chimiques que nous introduisons sans le savoir dans les espaces qui les accueillent, à la crèche, à l’école, au domicile.

Itawa se félicite de pouvoir participer cette année au Salon des Maires grâce au RésoA+ et s’associe à cette volonté de réunir les acteurs civils et professionnels pour un bâtiment de haute sécurité sanitaire environnementale.

Les jeunes enfants passent plus de 80% de leur temps dans des lieux clos et quand on sait que l’air y est entre 5 et 10 fois plus pollué qu’à l’extérieur, on comprend l’enjeu majeur de santé publique que représente aujourd’hui la Qualité de l’Air Intérieur (QAI).

Comment expliquer cette situation ?

L’extérieur est la première source de contamination de l’air intérieur. Les polluants présents pénètrent dans les bâtiments (traffic routier, fumées issues des activités industrielles et artisanales, pesticides…).

Ensuite les matériaux utilisés, du gros oeuvre de la construction jusqu’au choix des peintures décoratives, des sols, peuvent émettre dans l’air intérieur pendant des mois voire des années de nombreux polluants, notamment les COV et COSV[1] comme le formaldéhyde, classé cancérigène certain par le CIRC[2]. A cela s’ajoute le choix du mobilier, d’un système de VMC performant, adapté et correctement mis en place et entretenu.

Enfin, les activités et les comportements au sein de ces bâtiments, on pense par exemple aux produits d’entretien utilisés qui sont souvent une source importante de contamination de la qualité de l’air intérieur et sur lesquels il est facile d’agir.[3] Produits désodorisants, parfumés, mauvais renouvellement de l’air (pas de VMC, pas d’ouvrants), présence de poussière, tabac…etc.

Selon une campagne réalisée par l’OQAI[4], on retrouve des substances ayant des effets perturbateurs endocriniens dans la poussière de 100% des écoles testées en France.

En 2021, l’association Itawa a participé à la rédaction du Guide « Bâtiment & Santé : pour des bâtiments neufs et réhabilités sains, éco-responsables et sans perturbateurs endocriniens » réalisé à la demande de la Ville d’Évry-Courcouronnes, avec son partenaire l’Agence Environnement & Santé[5].[6]

L’objectif du guide est d’identifier les différentes sources de pollutions intérieures et d’intégrer une réflexion en matière de santé environnementale dès les premières discussions sur le bâtiment à aménager, créer ou rénover.

Quels sont les moyens d’action des collectivités et des maires ?

L’ensemble des Établissement Recevant du Public (ERP) est soumis à la Réglementation sur l’obligation de surveillance de la QAI depuis le Décret Qualité de l’Air Intérieur de 2015. Elle s’applique aux lieux accueillant les jeunes enfants de moins de 6 ans (crèches, centres de loisirs, écoles maternelles) depuis Janvier 2018. Elle s’est étendue aux écoles primaires, collèges et lycées depuis Janvier 2021 et à partir de Janvier 2023 concernera une grande majorité d’ERP, qu’ils soient gérés par des structures publiques ou privées.

Aujourd’hui environ la moitié des ERP concernés en France ne sont pas en conformité réglementaire et on constate sur le terrain une méconnaissance de cette réglementation.

L’association Itawa a voulu travailler sur cet axe afin de faire connaître cette réglementation et accompagner sa mise en place auprès de collectivités pilotes, le projet « Un air plus sain pour les 0-6 ans » est né ! 

Débuté en 2021 avec le soutien de l’Agence Régionale de Santé (ARS) d’Ile de France, dans le cadre du Plan Régional Santé Environnement 3 (PRSE3 IDF) il consiste à rendre autonome les villes[7] dans la mise en place de la surveillance réglementaire de la QAI dans leurs ERP concernés.

L’association Itawa, en partenariat avec l’Agence Environnement & Santé, a parié sur le volet auto-diagnostic.

En effet, la réglementation prévoit 2 possibilités d’action :

  •  d’une part la réalisation d’une campagne de mesure de polluants par un laboratoire certifié Cofrac. Cette option est la plus connue aujourd’hui mais elle présente des limites importantes : le coût (environ 3500€/ERP) et le fait que le sujet de la QAI est externalisé et ne peut donc pas entrer dans la culture des gestionnaires et permettre une vraie évolution des pratiques.
  • d’autre part la réalisation d’auto-diagnostic encadrés par un doc du Ministère de la Santé et mis en place par le gestionnaire de l’ERP : le coût est bien moindre et constitué par du temps de travail d’un chargé de mission en interne, et on internalise la thématique QAI. Une série de questions guidées permettent de s’interroger sur les sources potentiellement présentes de polluants et de prévoir leur substitution à court, moyen et long terme.

Le dernier Plan National Santé Environnement (PNSE4) prévoit une évolution de la réglementation dans ce sens, en gardant la campagne de mesures de polluants pour les phases clés de la vie du bâtiment, et en privilégiant l’auto-diagnostic.

De nombreuses actions peuvent être mise en place par les villes et communes pour améliorer la QAI et limiter l’exposition des populations aux substances nocives pour la santé.

  • Contact : Alexandra Lorenzo
  • Association Itawa
  • alexandralorenzo@itawa.fr

[1] Composés Organiques Volatils et Composés Organiques Semi-Volatils

[2] Centre International de Recherche sur le Cancer CIRC

[3] Itawa accompagne la mise en place de l’entretien écologique dans les collectivités, du marché public à la formation des agents et la révision des protocoles.

[4] Observatoire pour la Qualité de l’Air Intérieur

[5] www.agence-environnement-sante.fr

[6] dans le cadre de l’appel à projet “Santé du jeune enfant” lancé par l’Agence Régionale de Santé d’Ile de France

[7] Pour cette première édition, Evry-Courcouronnes et Cachan ont été pionnières,0,,,,0


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